Toute situation mettant en jeu des matières radioactives génère un sentiment généralisé de peur, la notion de rayonnement étant souvent peu ou mal comprise. Pour intervenir efficacement, les responsables de la communication doivent avant tout chercher à répondre à la question essentielle que se posent celles et ceux qui sont au c?ur de telles situations, à savoir : suis-je en sécurité ?
L’accident nucléaire de Fukushima Daiichi a fait ressortir que, pour répondre à cette question et limiter l’anxiété qu’elle suscite, il faut communiquer au public des données clairement formulées.
? Les gens voulaient des informations. Ils voulaient des chiffres ?, raconte Jessica Wieder. ? L’accident de Fukushima Daiichi nous a permis de comprendre combien la transmission rapide des informations était importante. Sans cela, la confiance que l’on met en nous se perd très vite mais se regagne difficilement. ?
Avant l’accident de Fukushima Daiichi, seules quelques personnes avaient accès aux données radiologiques de l’EPA, qui étaient protégées par un mot de passe. Mais, dans les deux semaines qui ont suivi l’accident, l’EPA a supprimé les mesures de protection par mot de passe et a publié les données sur son site web en libre accès. Elles s’y trouvent toujours.
Il a fallu à peine 24 heures à la Compagnie d’électricité de Tokyo (TEPCO) – l’entreprise japonaise qui exploitait la centrale de Fukushima – pour fournir les premières données relatives au contr?le radiologique et transmettre les mises à jour en temps réel concernant l’état du réacteur. Par contre, la difficulté à laquelle se sont heurtés les citoyens et les médias a été de comprendre la signification réelle de ces informations.
Les données factuelles ne suffisent pas, en soi, à surmonter de fortes émotions, ajoute Jessica Wieder. ? Nous ne pouvons nous contenter de livrer des données aux citoyens ; nous devons leur apporter en même temps des explications afin qu’ils puissent en comprendre la portée pour leur santé ?.
Depuis l’accident, l’AIEA a prêté main forte à la Préfecture de Fukushima dans de multiples domaines en mettant à sa disposition des connaissances techniques et en l’aidant à diffuser ces informations aux citoyens. L’Agence a contribué à produire du matériel d’information sur ces questions, sous la forme notamment de dépliants et d’un site web, qui montrent les résultats des efforts réalisés en matière de contr?le radiologique et de décontamination. ? L’utilisation d’images, d’infographies et d’explications claires en des termes qui ne relèvent pas du jargon scientifique est essentielle pour faire comprendre les données au public et apporter une réponse aux risques que les gens per?oivent ?, déclare Miklos Gaspar, qui travaille au Bureau de l’information et de la communication de l’AIEA en tant qu’administrateur technique chargé de superviser l’aide fournie à la Préfecture de Fukushima pour faciliter la diffusion de l’information.