Mettre au point des traitements génériques
Au cours des 15 dernières années, le volume des produits de base irradiés pour raisons phytosanitaires a augmenté de manière significative pour atteindre près de 100 000 tonnes par an dans le monde. Toutefois, les produits alimentaires irradiés commercialisés ne représentent qu’une infime partie des produits traités par d’autres mesures phytosanitaires. Par exemple, le volume de mangues qui subissent un traitement à l’eau chaude au Mexique s’élève à environ 300 000 tonnes par an, a expliqué Guy Hallman, spécialiste des mesures phytosanitaires basé aux états-Unis d’Amérique. ? L’irradiation phytosanitaire présente des avantages par rapport aux autres traitements phytosanitaires, tels que le froid, la chaleur et la fumigation, qui peuvent altérer le go?t ou la texture des aliments ?, a expliqué Guy Hallman. Le fait de disposer de normes en matière d’irradiation mieux acceptées au niveau international pourrait favoriser une plus large adoption de cette option de traitement et accro?tre les échanges, a-t-il ajouté.
La Convention internationale pour la protection des végétaux (CIPV), un traité multilatéral administré par la FAO, établit des normes pour prévenir et contr?ler la propagation d’organismes nuisibles. Selon Carl Blackburn, ces normes constituent le fondement de tous les accords commerciaux bilatéraux relatifs aux fruits et légumes traités, mais les normes relatives au traitement par irradiation citent seulement des doses de rayonnement spécifiques à chaque espèce. Sur les 19 traitements par irradiation reconnus par la CIPV, seuls deux sont des traitements génériques qui empêchent les mouches des fruits de se propager par l’intermédiaire du commerce de produits frais et de se reproduire dans de nouvelles régions où elles pourraient faire des ravages sur l’agriculture et l’environnement.
En février 2022, l’AIEA a lancé un projet de recherche coordonnée pour remédier à ce problème et mettre au point au moins cinq traitements génériques d’irradiation phytosanitaire devant être adoptés par la CIPV afin de stimuler l’utilisation commerciale de l’irradiation phytosanitaire. Ces nouveaux traitements génériques par irradiation pourraient potentiellement résoudre plus de 90 % des problèmes de quarantaine concernant les fruits et légumes commercialisés, a déclaré Carl Blackburn.