La pandémie de COVID-19 a considérablement perturbé les services de cancérologie, tant en ce qui concerne le dépistage que la prise en charge de la maladie, mais a ouvert la voie à leur numérisation. Les difficultés générées par la COVID-19 ont en effet contraint les établissements hospitaliers à affecter davantage de ressources, de temps et de lits aux patients touchés par le coronavirus, au détriment d’autres traitements, notamment ceux qui concernent le cancer. Les statistiques établies par les autorités écossaises de santé publique (Public Health Scotland) font ainsi appara?tre qu’au Royaume-Uni, les restrictions liées à la COVID-19 ont entra?né, au cours des neuf premiers mois de la pandémie, une baisse du nombre de diagnostics de 19 % par rapport à 2018 et 2019 pour le cancer du sein, de 25 % pour le cancer de l’intestin et de 9 % pour le cancer du poumon. Des chiffres préoccupants, tant il est vrai qu’un diagnostic tardif du cancer va souvent de pair avec une issue plus défavorable de la maladie.
Face à la pandémie de COVID-19, il a fallu faire des compromis dans de vastes programmes de lutte contre le cancer. Cela étant, cette crise s’est aussi traduite par une adoption accélérée des technologies numériques et du partage virtuel des connaissances – une évolution dont les résultats bénéfiques devraient perdurer au-delà de la pandémie.
Afin d’apporter son concours à l’action que mènent les centres de cancérologie et, ce faisant, de venir ainsi en aide aux patients, l’AIEA a porté ses efforts sur la numérisation de ses programmes consacrés au cancer et à la santé humaine. Le Campus de la santé humaine est un site web de formation et de ressources en ligne qui permet aux professionnels de santé qui travaillent dans les domaines de la médecine nucléaire, de la radiologie et de la radiothérapie, ainsi que de la nutrition, d’accéder aux informations les plus récentes et les plus précises pour s’adapter aux bouleversements qui affectent les services du fait de la COVID-19.
? L’accélération de la numérisation des ressources observée lors de la phase initiale de la pandémie, grace à des plateformes telles que le Campus de la santé humaine, fait que nous parvenons aujourd’hui à toucher un public plus nombreux que jamais ?, déclare Mme Katherine Wakeham, chef de la Section de la radiobiologie appliquée et de la radiothérapie de l’AIEA. ? Nous nous employons à améliorer, en nous appuyant sur l’Internet, les capacités de professionnels de santé qui cherchent à en savoir plus sur le traitement du cancer. Ce moyen de communication n’est pas nouveau, mais il est de mieux en mieux accepté et l’empressement à se former en ligne va grandissant. ?
En améliorant l’apprentissage et le soutien en ligne à la faveur d’initiatives de collaboration avec des experts médicaux, l’AIEA facilite et rationalise l’accès aux ressources pédagogiques. Ainsi, la plateforme complète d’apprentissage en ligne (Comprehensive e-Learning Platform, CeLP) que propose l’AIEA est un ensemble intégré d’outils et de modules d’apprentissage en ligne propres à une maladie donnée, axée sur le micro-apprentissage, le multimédia et la réalité virtuelle. D’autres plateformes présentes sur la toile, comme le Réseau Asie-Pacifique de radio-oncologie (ASPRONET) et le Réseau africain de radio-oncologie (AFRONET), ont été renforcées et sont utilisées pour partager des informations et connecter les départements de radio-oncologie offrant un soutien par des pairs au niveau régional.