Des approches descendantes et ascendantes de la s?reté
Les participants à la formation acquièrent de nouvelles méthodes de communication axées sur une progression pédagogique jalonnée d’objectifs d’apprentissage qui, à partir de ? cibles ?, de ? valeurs et d’état d’esprit ? et d’? engagement ?, les amène à comprendre des situations plus complexes et concrètes, illustrées par des études de cas, des exposés, des présentations d’intervenants et des discussions. Le programme vise à leur faire percevoir la s?reté comme une priorité absolue et à leur permettre d’en saisir les tenants et aboutissants. Le contenu des cours est élaboré par des experts d’organisations internationales, d’organismes d’exploitation nucléaire et d’universités, et comprend des activités pratiques inspirées d’études de cas d’urgences nucléaires ou radiologiques.
Karmolporn Pakdee, responsable de la diffusion de l’information à l’Office tha?landais de l’atome pour la paix, a suivi la première session de la Formation internationale à la direction pour la s?reté nucléaire et radiologique de l’AIEA qui s’est tenue à l’Université Tōkai (Japon) en février 2020. ? La s?reté nucléaire et radiologique, c’est l’affaire de tous ?, dit-il. ? Ce n’est qu’en unissant nos efforts et en travaillant dans un esprit d’équipe – en suivant des plans définis et des approches systémiques reposant sur l’utilisation appropriée de divers outils et moyens de communication – que nous pourrons assurer la s?reté nucléaire et radiologique des populations du monde entier. ?
La formation propose aux participants des études de cas et des jeux axés sur la capacité à diriger et à mobiliser, au cours desquels ils doivent faire face à des situations telles qu’une exposition médicale involontaire, une panne dans une centrale nucléaire ou une fuite de matières radioactives. Il leur est demandé de déceler les lacunes que présentent ces situations en termes de sécurité nucléaire et de trouver des moyens susceptibles d’aider un organisme à améliorer ses procédures et mécanismes en la matière.
L’un des points mis en évidence par le rapport du Directeur général sur l’accident de Fukushima Daiichi (2015) était la nécessité d’adopter une approche systémique de la s?reté nucléaire. Les exercices pratiques de la formation ont été con?us pour tester cette approche dans le cadre de simulations de situations réelles, explique María Moracho Ramírez, spécialiste principale de la s?reté à l’AIEA, qui ajoute que ? les membres du personnel, à tous les niveaux d’une organisation, doivent démontrer leur attachement et leur capacité de direction et de mobilisation pour la s?reté, quel que soit leur poste ou leur r?le ?.
Rosbell Bosch Robaina, Président du Forum ibéro-américain d’organismes de réglementation radiologique et nucléaire (FORO) confie que : ? Cette formation a été pour moi une expérience unique en son genre, et c’est celle que j’ai trouvée la plus enrichissante. Elle nous a tous dotés de nombreux outils pour aborder les questions de leadership en matière de s?reté, et nous a permis de bénéficier d’une perspective internationale grace à un partage de connaissances avec des pairs et des experts chevronnés pour qui l’exercice de ce r?le de chef de file dans le domaine nucléaire n’a plus de secrets. Le fait d’être intégrés à un nouveau réseau nous permet également de partager nos connaissances et notre expérience. ?
L’AIEA continue d’aider les états Membres à promouvoir une culture de s?reté et à favoriser le développement des compétences de leadership de manière à assurer une gestion s?re des installations nucléaires. Une session expérimentale de la formation a été organisée en France en 2017. La méthodologie s’étant révélée efficace, elle a été reprise en Inde et au Mexique en 2018, et de nouvelles sessions ont été organisées au Brésil, au Maroc, au Pakistan et en Turquie en 2019, ainsi qu’au Japon en 2020. Le programme donne normalement les meilleurs résultats lorsqu’il est dispensé en présentiel. Néanmoins, une version hybride de la formation intégrant des éléments virtuels est en cours d’élaboration, afin de pouvoir proposer une méthode complémentaire d’apprentissage en ligne, en réponse aux souhaits des états Membres.