L’ITER, l’expérience de fusion la plus importante au monde, vise à montrer comment créer de l’énergie nette à partir d’une réaction de fusion. L’étape suivante, considérable, sera de montrer que la production nette d’électricité est possible à partir de l’énergie de fusion. C’est là qu’interviennent les centrales de démonstration à fusion, ou DEMO.
Les réacteurs de type DEMO tiennent plus du modèle de conception que de la configuration d’un dispositif de fusion particulier. Les modèles préliminaires des DEMO à financement public, en cours d’élaboration dans plusieurs pays, doivent encore être parachevés compte tenu des résultats des expérimentations de l’ITER.
Les DEMO seront con?ues pour fonctionner presque en continu et atteindre une production nette d’électricité de plus de 50 mégawatts (MW). La principale difficulté à résoudre sera de maintenir le plasma de fusion stable assez longtemps pour produire de l’énergie en continu.
Il reste de nombreux points à décider mais une DEMO à financement public devrait être un réacteur de type tokamak et utiliser comme combustibles le deutérium et le tritium, isotopes lourds de l’hydrogène. Or, la quantité de tritium disponible dans le monde est limitée ; les DEMO devront donc produire elles-mêmes suffisamment de tritium à l’aide de ? couvertures ? qui le généreront et l’extrairont. Des difficultés concernant l’alimentation, la consommation, le confinement, l’extraction et la séparation du tritium devront aussi être résolues, explique Sehila Gonzalez de Vicente, physicienne spécialiste de la fusion nucléaire à l’AIEA.
Une autre différence majeure entre les réacteurs de type DEMO et les autres réacteurs expérimentaux sera l’ajout de dispositifs et de techniques permettant de recueillir l’énergie de fusion et de la convertir en électricité.
? Les machines de type DEMO nécessitent de concevoir et d’intégrer des composants et des systèmes complexes absents des machines de fusion expérimentales existantes, notamment des couvertures pour la production de tritium et des dispositifs de production d’électricité et de contr?le de br?lage ?, dit Elizabeth Surrey, responsable de la technologie à l’Autorité de l’énergie atomique du Royaume-Uni. ? Les conditions de fonctionnement d’une DEMO mettent les matériaux à rude épreuve : le plasma en combustion soumet les parois à un flux élevé de neutrons et de fortes puissances volumiques. Les DEMO nécessitent la mise au point de nouveaux matériaux et de nouvelles technologies ?.