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Renforcement du dialogue sur le nucléaire
Les services de l’AIEA à l’appui de la participation des parties intéressées
Irena Chatzis

Des participants à la session inaugurale de l’école du Centre international de physique théorique (CIPT) et de l’AIEA sur la participation des parties intéressées dans le nucléaire, organisée à Trieste (Italie) en novembre?2024, collaborent à un projet de groupe. (Photos?: A.?Andriushina/AIEA)
Pour renforcer la confiance du public dans les projets électronucléaires, il est essentiel d’obtenir une participation effective des parties intéressées?: celle-ci permettra d’obtenir de meilleurs résultats et de pérenniser les activités à long terme. à défaut d’une participation suffisante, les programmes électronucléaires risquent d’être entravés par l’opposition, la mésinformation ou encore des préoccupations en matière de s?reté ou d’impact environnemental qui n’auraient pas été prises en compte. Un manque de confiance peut entra?ner des retards dans l’exécution des projets, une augmentation des co?ts et des difficultés à obtenir le soutien du public. En outre, les possibilités de collaboration et de partenariat qui n’auront pas été saisies peuvent freiner l’innovation et nuire à la réussite du projet.
Pour répondre aux sollicitations de plus en plus nombreuses des pays désireux d’améliorer la communication sur le nucléaire et la participation des parties intéressées dans ce domaine, l’AIEA a mis en place un ensemble d’activités de renforcement des capacités. Plus récemment, en novembre?2024, elle a lancé, à Trieste (Italie), l’école sur la participation des parties intéressées en collaboration avec le Centre international Abdus Salam de physique théorique (CIPT).
L’école a pour objectif d’améliorer les compétences relatives à la participation des parties intéressées tout au long du cycle du combustible nucléaire. Elle vise à mieux faire comprendre l’importance de veiller à la participation de ces parties aux processus de gestion et à la définition des valeurs fondamentales d’une organisation. Les participants acquièrent ainsi des connaissances dans les domaines suivants?: psychologie de la prise de décision, outils et méthodes de participation, conception et mise en ?uvre de programmes de participation des parties intéressées, stratégies de communication en situation de crise ou d’urgence et tactiques permettant de lutter contre la désinformation, la mésinformation, les rumeurs et les infox. En outre, ils apprennent à surveiller et à évaluer les stratégies en matière de participation, l’objectif étant de veiller à associer les parties intéressées dans la durée.
??Alors que l’Indonésie s’apprête à se doter de sa première centrale nucléaire, les connaissances que j’ai acquises grace à l’école du CIPT et de l’AIEA sur la participation des parties intéressées dans le nucléaire seront d’une grande utilité pour ce qui est de susciter des débats éclairés et de renforcer la confiance du public??, explique Veri?Trisnawan, chercheur à l’Agence indonésienne de la recherche et de l’innovation. ??L’expérience que j’ai acquise aidera mon organisation à mettre en ?uvre les meilleures pratiques mondiales en matière de participation des parties intéressées, ce qui permettra d’assurer une transition progressive vers l’énergie nucléaire tout en bénéficiant d’un appui favorable.??
La session inaugurale de l’école a réuni des professionnels issus des pouvoirs publics, des organismes de réglementation, de l’industrie et des organismes de recherche de 25?pays, notamment des pays primo-accédants qui construisent leurs premiers réacteurs nucléaires, ainsi que des pays ayant acquis des dizaines d’années d’expérience dans le domaine de l’exploitation des centrales nucléaires.
??En appliquant les meilleures pratiques que j’ai apprises, je peux contribuer à favoriser un dialogue ouvert avec le public, les organismes publics et les acteurs industriels afin de veiller à ce que les décisions prises le soient en connaissance de cause et à ce que la réglementation soit claire??, déclare Ramy?Afifi, spécialiste principal en communication stratégique et en coopération internationale à l’Autorité égyptienne de réglementation nucléaire et radiologique. ??Il est indispensable de renforcer la confiance des parties intéressées dans le processus réglementaire si l’on souhaite élaborer un programme électronucléaire national qui soit s?r et réussi. Les compétences que j’ai acquises à l’école contribueront à la réalisation de cet objectif.??
??L’expérience que je tire de la formation suivie à l’école contribuera directement à la réussite de la mise en ?uvre du programme sud-africain d’expansion nucléaire?: elle me permettra d’améliorer les stratégies de communication, de gagner la confiance des parties intéressées et de veiller au respect des normes mondiales en matière de transparence et de participation??, explique Roseth?Senosi, assistante de recherche à la South African Nuclear Energy Corporation. ??Des stratégies permettant de gérer la mésinformation et de répondre rapidement aux préoccupations soulevées ont également été fournies dans le cadre de la formation. Elles seront d’une importance capitale pour conserver le soutien du public et l’appui politique en faveur de notre programme nucléaire.??
La première session de l’école sur la participation des parties intéressées dans le nucléaire a bénéficié de l’appui du Département de l’énergie des états-Unis dans le cadre de l’initiative sur les utilisations pacifiques de l’AIEA. Les prochaines sessions seront accueillies par la Fédération de Russie en septembre?2025 et par les états-Unis d’Amérique en novembre?2025.
L’AIEA organise en outre régulièrement des ateliers nationaux et régionaux sur la participation des parties intéressées, notamment dans le cadre de son programme de coopération technique, et inclut ce thème dans ses missions d’examen.
L’AIEA a récemment renforcé son soutien aux états Membres dans ce domaine en mettant en place un Service consultatif sur la participation des parties intéressées aux programmes électronucléaires qui aide les pays grace à une évaluation complète des activités qu’ils déploient en faveur de la participation des parties intéressées et qui leur fournit des conseils sur la manière de renforcer ces efforts.
Des orientations supplémentaires sur la communication et les relations avec divers groupes de parties intéressées sont fournies sur la page dédiée aux publications de l’AIEA, comme par exemple les publications intitulées Stakeholder Engagement in Nuclear Programmes et Communication and Stakeholder Involvement in Radioactive Waste Disposal. En outre, les normes de s?reté de l’AIEA donnent des recommandations et des orientations aux organismes de réglementation en matière de communication et de consultation avec le public et d’autres parties intéressées.
??Ces dernières années, nous avons constaté que le public était de plus en plus favorable à l’énergie nucléaire, mais nous ne devons pas relacher nos efforts pour autant??, déclare Mikhail?Chudakov, Directeur général adjoint chargé de l’énergie nucléaire, qui dirige les activités en lien avec la participation des parties intéressées menées par l’Agence dans le cadre des programmes électronucléaires. ??Il est indispensable que les acteurs industriels, les décideurs et les professionnels de la communication travaillent main dans la main et veillent à la transparence et à l’ouverture, en particulier au moment où nous entrons dans une nouvelle ère d’énergie nucléaire avancée, notamment grace aux petits réacteurs modulaires. Nous ne pouvons nous permettre aucun faux pas si nous voulons fournir une énergie plus propre et plus fiable au monde entier.??
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