Tout le monde s’accordera à dire qu’aux émirats arabes unis, l’été est une saison particulièrement chaude. Les températures y atteignent régulièrement les 40 °C et passent parfois même la barre des 50 °C. Le changement climatique aggrave cette situation. Le pays, qui compte près de 10 millions d’habitants, est classé parmi les plus sensibles aux effets du changement climatique – notamment la hausse des températures, la baisse des précipitations, les sécheresses, l’augmentation du niveau de la mer et la multiplication des tempêtes. Pour rester habitable à long terme, il devra lutter contre ce phénomène.
L’une des stratégies que les émirats ont mis en place à cette fin consiste à se servir de l’électronucléaire pour réduire l’empreinte carbone de son système énergétique – stratégie qu’ils aident à mettre en place dans d’autres pays, en coopération avec l’AIEA.
En 2007, après m?re réflexion, les émirats ont décidé de mettre sur pied un programme électronucléaire civil. Huit ans seulement après le lancement des travaux en 2012, un réacteur nucléaire de conception sud-coréenne, le premier d’une série de quatre, y a été couplé au réseau. La nouvelle centrale, située à Barakah à presque 300 kilomètres à l’ouest de la capitale du pays, Abou Dhabi, est la première du monde arabe.
? La liste des primo-accédants est longue, mais les émirats arabes unis se démarquent par le lancement réussi de leur programme, qui leur a permis d’utiliser l’énergie nucléaire à des fins commerciales en très peu de temps, dans le plein respect de toutes les normes et réglementations de s?reté que l’on exige aujourd’hui ?, explique Fran?ois Foulon, professeur, responsable du département de génie nucléaire et directeur du Centre émirien de technologie nucléaire à l’Université Khalifa.
M. Foulon travaille en étroite collaboration avec l’AIEA pour permettre aux experts d’autres pays de se rendre aux émirats arabes unis et de tirer parti de leur expérience. à ce titre, l’Université Khalifa a été désignée en 2017 centre collaborateur de l’AIEA pour l’infrastructure et les ressources humaines dans le domaine de l’énergie nucléaire.
? Lorsque les émirats arabes unis ont lancé leur programme nucléaire, leurs infrastructures et capacités étaient limitées : très peu d’ingénieurs nucléaires, aucune expérience ou législation en la matière, et aucun modèle comparable à suivre pour un projet d’une telle ampleur ?, explique M. Foulon. ? Le pays est parti de zéro pour presque tout. L’AIEA l’a aidé tout au long de ce parcours, et c’est aujourd’hui au tour des émirats de transmettre leur expérience à d’autres pays pour les aider à concrétiser leurs ambitions électronucléaires. ?