Recours à un phénomène génétique pour la lutte contre les insectes ravageurs
Les traits communs en cas de stérilité héréditaire chez les lépidoptères sont les suivants :
- Les descendants males et femelles sont plus stériles que la génération parentale qui a été irradiée.
- Il y a davantage de males que de femelles dans la descendance.
- Le temps de développement est plus long et la qualité du sperme des descendants est moins bonne.
Le phénomène génétique unique entra?nant la stérilité héréditaire chez les lépidoptères et certains autres arthropodes présente des avantages en matière de lutte contre les organismes nuisibles par rapport à la stérilité complète. Les lépidoptères femelles sont généralement plus sensibles aux rayonnements que les males de la même espèce. Cela permet d’ajuster la dose de rayonnement pour stériliser complètement les femelles traitées et partiellement les males. Lorsque ces males partiellement stériles s’accouplent avec des femelles sauvages, la génération suivante hérite des effets nocifs des rayonnements. Dans le même temps, la dose réduite de rayonnements utilisée pour induire la stérilité améliore la qualité et la compétitivité des insectes lachés.
Des programmes de lacher, sur le terrain, d’hétérocères irradiés dans le cadre de la TIS ou d’une approche de stérilité héréditaire sont mis en ?uvre depuis les années 1960. Le ver rose de la capsule du cotonnier, Pectinophora gossypiella, a été ma?trisé avec succès depuis 1969 dans les régions cotonnières de la vallée de San Joaquin, en Californie, et est en cours d’éradication dans celles du sud-ouest des états-Unis d’Amérique et du nord-ouest du Mexique. Depuis le début des années 1990, la population de carpocapses des pommes et des poires a été réduite avec succès dans les régions de production de la vallée de l’Okanagan, en Colombie?Britannique (Canada), et des pays tels que l’Argentine, le Brésil et l’Afrique du Sud ont mis en place des plans ou des programmes de lutte contre cet insecte nuisible. En Nouvelle?Zélande, des épidémies d’orgyies de la pomme australienne, Teia anartoides, ont été éradiquées. Au Mexique, des épidémies de pyrale du cactus, Cactoblastis cactorum, ont été enrayées, et les états-Unis d’Amérique ma?trisent leur progression sur la c?te du Golfe du Mexique. L’Afrique du Sud a mis en place un programme visant à réduire le ver rose du cotonnier, Thaumatotibia leucotreta, dans les vergers d’agrumes.