Le Cambodge a pris des mesures importantes pour améliorer ses capacités de lutte contre le cancer, lan?ant à la fois un nouveau plan national en la matière et des projets d’amélioration des capacités de diagnostic et de traitement. Le pays va notamment commencer à construire son premier cyclotron, qui lui permettra de produire des radio-isotopes au niveau local pour faciliter l’imagerie médicale et le traitement.
Le Cambodge s’emploie à améliorer les soins contre le cancer
Installation d’un accélérateur linéaire à l’h?pital Luang Mè. L’AIEA a apporté son aide à l’h?pital en examinant les plans de son bunker et en formant du personnel spécialisé. (Photo : h?pital Luang Mè)
Le cancer au Cambodge
En 2022, près de 20?000 cas de cancer ont été diagnostiqués au Cambodge (Globocan, 2022). Chez les femmes, les types de cancer les plus fréquemment diagnostiqués étaient ceux du sein, du col de l’utérus et du foie –?qui représentaient plus de 40?% des nouveaux cas de cancer recensés cette année-là. Chez les hommes, les deux cancers les plus fréquemment diagnostiqués étaient ceux du foie et du poumon, pour un peu plus de 40?% des nouveaux cas. D’ici 2045, l’incidence du cancer dans le pays devrait doubler (Globocan, 2022).
Le nouveau plan national de lutte contre le cancer, qui devrait simplifier les interventions dans le pays, a été établi en tenant compte principalement des conclusions d’un examen imPACT de l’AIEA réalisé en 2023 et des conseils des experts en santé de l’AIEA.
??Le Ministère cambodgien de la santé est déterminé à mettre en ?uvre le plan national de lutte contre le cancer. Il souhaite élargir l’éventail des services et améliorer la qualité des services médicaux proposés aux patients en matière de prévention du cancer, de dépistage, de diagnostic, de traitement, de soins et de soutien??, explique Beauta Rath, conseillère auprès du Ministère.
Des progrès dans le diagnostic et le traitement du cancer

Illustration du batiment qui abritera le cyclotron à l’h?pital Calmette. Les experts de l’AIEA ont examiné les plans du cyclotron, prodigué des conseils sur la s?reté et les aspects réglementaires, et formé le personnel à la maintenance et à l’exploitation. (Photo : h?pital Calmette)
Le premier projet, lancé en 2024, portait sur la construction du nouveau centre médical qui abriterait le cyclotron de l’h?pital Calmette, dans le centre de Phnom Penh. à long terme, le Cambodge entend moderniser ses technologies médicales et gagner en indépendance sur le plan de la médecine nucléaire. Ce nouveau dispositif lui permettra de produire des radio-isotopes localement, ce qui élargira considérablement l’accès à l’imagerie diagnostique de pointe pour les patients du pays. Les spécialistes de la santé de l’AIEA ont apporté leur expertise et prodigué des conseils tout au long du processus.
Le second projet, également lancé en 2024, consistait à transformer l’ancienne maternité de Luang Mè en un centre spécialisé dans le traitement du cancer, prêt à fournir des services complets de traitement aux patients cambodgiens. Situé aux abords de Phnom Penh, ce centre dispose de 300 lits supplémentaires pour permettre d’accueillir davantage de patients de la région tout en réduisant la pression et les temps d’attente pour ceux qui se rendent à l’h?pital Calmette. Le centre fournit déjà des services de chirurgie et d’urgence, et a également commencé à dispenser des traitements de radiothérapie.
Dans le cadre de ses programmes de coopération technique et de santé humaine, l’AIEA a non seulement contribué à la mise en service d’accélérateurs linéaires et d’équipements d’imagerie pour le Cambodge, mais elle a également formé des médecins, fourni des conseils concernant la construction et les bunkers, et facilité l’étape d’installation. En 2023, une mission d’examen imPACT a été organisée. Les membres de la mission se sont rendus sur place, au centre, et ont discuté des plans nationaux et des besoins en matière de renforcement des capacités.
Ces deux chantiers marquent une étape importante dans l’amélioration du diagnostic et du traitement du cancer pour les patients cambodgiens. Outre ces projets d’infrastructure à grande échelle, le Cambodge développe ses services de radiothérapie et de médecine nucléaire. L’AIEA apporte son aide en matière de formation, notamment à l’h?pital de l’Amitié khméro-soviétique, le premier h?pital du pays à avoir commencé à fournir des services de radiothérapie.
Améliorer l’accès aux soins contre le cancer

En ao?t 2024, un physicien médical en radiothérapie de l’AIEA s’est rendu à l’h?pital de l’Amitié khméro-soviétique pour poser les bases des futurs efforts de collaboration et d’amélioration des soins contre le cancer dans tout le Cambodge. L’AIEA s’emploie avant tout à faciliter la planification générale des installations et à aider à combler les principaux manques de personnel et lacunes techniques, afin de garantir des traitements de haute qualité fondés sur des données probantes. (Photo :?Khmer Soviet Friendship Hospital)
Ces projets de transformation s’inscrivent dans le cadre des efforts déployés à plus grande échelle par le Cambodge pour lutter contre le cancer, notamment avec l’aide de l’initiative Rayons d’espoir de l’AIEA. ??Le nouveau plan national de lutte contre le cancer pose un cadre pour poursuivre le développement des services de radiothérapie et mettre au point des cadres réglementaires adéquats dans le pays??, explique Joelle Saleh, responsable de projet pour l’initiative Rayons d’espoir au sein du Département de la coopération technique de l’AIEA. ??Il permettra également de renforcer les efforts de mobilisation de ressources, pour que le pays veille à disposer de financements durables, en contribuant aux travaux actuels de préparation d’un document de financement??, ajoute-t-elle.
Avec la mise en place du nouveau plan national de lutte contre le cancer, la transformation de l’h?pital Luang Mè, la construction du centre médical abritant le cyclotron de l’h?pital Calmette et le développement d’installations de traitement du cancer de pointe à l’h?pital de l’Amitié khméro-soviétique, le Cambodge se prépare à entrer dans une nouvelle phase de la lutte contre le cancer. Ces avancées permettront d’améliorer l’accès des patients à des traitements de qualité contre le cancer dans le pays.