Pour protéger leurs récoltes de fruits et de légumes contre les insectes ravageurs, les pays africains redoublent d’efforts –?et recourent pour ce faire à des techniques nucléaires.
Les mouches dites ??téphritides?? sont considérées comme l’une des espèces les plus nuisibles pour les cultures horticoles, en raison de l’ampleur des dégats directs et indirects qu’elles causent. Du fait de l’intensification du commerce international de fruits, le continent africain est extrêmement sensible aux effets des espèces invasives étrangères de mouches des fruits telles que Bactrocera?dorsalis, qui endommagent sérieusement les récoltes de mangues puisque jusqu’à 90?% des récoltes peuvent être perdues en fonction du lieu, du cultivar et de la saison.
Le Maroc a récemment achevé la construction d’une nouvelle installation d’élevage en masse à Agadir. L’objectif est d’utiliser la technique de l’insecte stérile (TIS) pour protéger les récoltes d’agrumes, qui jouent un r?le important dans l’économie du pays. La TIS est une méthode de lutte contre les ravageurs respectueuse de l’environnement, qui consiste à stériliser les insectes males par irradiation avant de les relacher dans des zones cibles pour qu’ils s’accouplent avec des femelles vivant à l’état sauvage, de fa?on à limiter, voire à empêcher totalement, leur reproduction. Cette nouvelle installation d’élevage en masse permettra à terme de produire 130?millions de mouches des fruits méditerranéennes stériles par semaine, soit assez pour couvrir les 180?000?hectares de la vallée de Sousse où se trouvent la plupart des cultures d’agrumes sauvages ou destinés au commerce.