Utilisation des techniques nucléaires face aux obstacles aux fins du développement en République centrafricaine
<p>Après des années d’insécurité et de conflit interne, les autorités et les scientifiques de la République centrafricaine se tournent à nouveau vers les techniques nucléaires et connexes aux fins du développement. Qu’il s’agisse d’améliorer la fertilité des sols, de mettre au point des variétés de plantes améliorées ou de conna?tre les ressources hydriques, avec l’aide de l’AIEA et de ses partenaires, leurs travaux s’accélèrent.</p>
<p>Regardez ce reportage photo pour voir comment les choses évoluent dans divers domaines.</p>
<p>STOPPER LA PROPAGATION DES MALADIES ANIMALES :</p>
<p>En République centrafricaine, des scientifiques conjuguent leurs forces grace à l’AIEA pour prévenir la propagation de maladies transmissibles de l’animal à l’homme, appelées ? zoonoses ?.</p>
<p>Par exemple, avec l’appui de l’AIEA, Abel Wade (à gauche), directeur du Laboratoire national vétérinaire (LANAVET) à Yaoundé (Cameroun), a passé une semaine à Bangui (République centrafricaine). Au cours de cette période, il a échangé avec d’autres scientifiques ses connaissances spécialisées sur l’identification des maladies animales à l’aide de techniques dérivées du nucléaire.</p>
<p>La première étape du vétérinaire était l’Institut Pasteur de Bangui, une fondation pour la recherche et l’enseignement.</p>
<p>M. Wade a partagé ses connaissances avec le personnel de l’Institut et des chercheurs de l’Université de Bangui et leur a fait part de son expérience de la lutte contre la propagation d’une zoonose dangereuse qui touchait le Cameroun : la grippe aviaire.</p>
<p>EAU :</p>
<p>Au Sahel, la majorité des habitants dépend des eaux souterraines qui sont la principale source d’approvisionnement.</p>
<p>Ces dernières années, le nombre de puits et de systèmes d’irrigation puisant dans divers aquifères a augmenté et, faute de réglementation appropriée, cette ressource précieuse risque d’être contaminée ou de s’épuiser.</p>
<p>En coopération avec 12 autres pays du Sahel et avec l’appui de l’AIEA, les scientifiques prélèvent des échantillons d’eaux souterraines dans le bassin du lac Tchad, dans le nord de la République centrafricaine.</p>
<p>Pour l’instant, grace à des techniques isotopiques et à une collaboration avec des pays voisins, les scientifiques ont établi pour la première fois quelles étaient les sources hydriques du principal aquifère du bassin du lac Tchad : des cours d’eau venant du nord de la République centrafricaine.</p>
<p>La connaissance de la provenance des eaux souterraines aidera désormais les décideurs à les protéger de la pollution. Les scientifiques ont également découvert une source d’eau plus profonde précédemment inconnue, qui sera explorée plus avant</p>
<p>La connaissance de la provenance des eaux souterraines aidera les décideurs à les protéger de la pollution.</p>
<p>AMéLIORATION DES PLANTES :</p>
<p>Le manioc est l’aliment le plus consommé en Afrique centrale. Il contient beaucoup d’amidon, de calcium, de phosphore, de protéines et de vitamine C. Il présente un avantage déterminant : il peut être cultivé dans des environnements difficiles si le sol est amendé avec des nutriments appropriés.</p>
Cependant, même une plante aussi résistante doit être protégée. Toutes les variétés ne résistent pas aux changements climatiques et aux maladies.
En coopération avec l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), l’AIEA utilise des techniques d’irradiation pour améliorer le manioc et le rendre résistant à des conditions climatiques défavorables et à des maladies, comme celle due au virus de la mosa?que et la maladie des stries brunes, en République centrafricaine.
En 2016, des scientifiques des laboratoires de l’AIEA en Autriche ont irradié des boutures de manioc qui sont maintenant plantées à titre expérimental en République centrafricaine.
Geralde Gado Yamba Kassa, chercheuse qui a passé six mois en tant que boursière en visite aux laboratoires de l’AIEA en 2015 et 2016, peut voir lesquelles sont résistantes et lesquelles ne le sont pas. ? C’est une formidable occasion d’augmenter la production dans le pays, ?, dit-elle.
<p>FERTILITé DES SOLS :</p>
<p>Un nouveau projet FAO/AIEA visant à améliorer la fertilité des sols devrait être lancé l’année prochaine. Des scientifiques internationaux formeront des gens du pays à l’utilisation de techniques dérivées du nucléaire pour mesurer la quantité d’azote dans le sol en vue d’optimiser l’utilisation d’engrais azotés.</p>
Des habitants prélèvent des échantillons de sol dans un champ de manioc près de Bangui afin que les scientifiques puissent évaluer le contenu en nutriments et la fertilité du sol de retour dans leur laboratoire.
Photo : M. Zaman / AIEA
Ici, ils examinent le profil pédologique afin d’évaluer la santé et la qualité des sols.
Photo : M. Zaman / AIEA
<p>RADIOPROTECTION :</p>
<p>En 2013, l’Agence nationale de radioprotection du pays, créée avec l’aide de l’AIEA pour assurer la s?reté de la manipulation des sources radioactives dans l’industrie d’extraction, a essuyé un revers. Des rebelles ont incendié son batiment et tout le matériel.</p>
<p>Ici, le Directeur général Gilbert Guido se tient parmi les ruines de ce qui était son bureau.</p>
<p>Aujourd’hui, il gère une équipe de 13 spécialistes formés par l’AIEA, qui continuent de bénéficier des bourses et des visites scientifiques de celle-ci. Gilbert Guido attend avec intérêt de pouvoir reprendre les travaux menés avant que le conflit éclate.</p>
<p>? Nous n’avons pas le matériel mais nous avons les personnes. Avec du personnel formé, nous espérons que nos travaux rena?trons de leurs cendres. ?</p>
<p>Photos et texte : L. Gil / AIEA</p>